La maximisation de la connaissance
spécifique a conduit à une paupérisation d’une culture globale et
enrichissante, permettant dans une vision plus large, d’ouvrir les yeux de
l’homme sur d’autres possibilités que celle qu’il ne peut plus que concevoir,
au travers de la spécificité de son savoir dans lequel il s’est enfermé, par
l’intermédiaire de sa technique.
Les hommes se sont bornés à cultiver une
parcelle d’un champ, pourtant globale, devenant des techniciens hors pairs dans
leur propre sphère de compétence, au détriment d’une connaissance plus large et
moins bornée répondant, malheureusement, à la qualification d’une erreur
méthodologique en science. Tout se passe comme si un fermier possédant au
départ un seul terrain que nous pouvons nommer « savoir global », décidait
de séparer la culture de ses carottes et de ses pommes de terre pour en faire
des savoirs spécifiques, opération rendue possible par la pose d’une clôture
dans son unique champ de départ (le savoir globale), simplement parce qu’il
finirait par décréter que les carottes et les pommes de terre ne doivent pas
être traitées de la même manière, ne pouvant être cultivées avec les mêmes engrais
ou pesticides, dans le même et unique champ.
Par analogie, en science humaine, on
pourrait traduire ce fait par la visualisation d’un étudiant en dernière année,
désirant rendre un mémoire de sociologie en faisant de la micro - les carottes -
et qui finirait par devoir se défendre bec et ongle lors de la défense orale de
son mémoire, simplement parce que son promoteur lui ferait comprendre lors de
ladite défense, que l’étudiant aurait fait pousser des pommes de terre, en
rendant un mémoire s’apparentant plus à de la macro psychologie sociale en lieu
et place de la micro sociologie, ce qui était pourtant son intention de base,
raison pour laquelle, l’étudiant se verrait recaler en ayant commis une erreur
méthodologique, en ayant mélangé les carottes et les pommes de terre…
Certes, en science humaine, tout ceci peu sembler
juste. Cependant, pour en revenir à cette problématique de la maximisation d’un
savoir spécifique et, pour appuyer un peu plus sur le clous, il en résulte qu’à
notre époque, nous pourrions parfaitement nous retrouvez avec deux ouvriers
agricoles sortant de la même école d’agronomie mais ayant reçu une éducation
spécifique, faisant que l’un sera on ne peut plus à même de faire pousser les
carottes et l’autre, les pommes de terre mais, quand l’un sera malade, l’autre
ne pourra pas s’occuper la culture de son collègue et inversement. De la même
manière qu’un sociologue travaillant sur de la micro sociologie, ne serait soi
disant pas capable de travailler en macro psychologie sociale. Il en résultera une
sorte d’appauvrissement du savoir collectif, au profit de la maximisation d’un
savoir spécifique faisant que plus personne ne se comprend, sans être de la
même branche, chacun parlant un « langage spécifique » avec des
concepts qui lui sont propres.
L’économie s’est invitée il y a bien des
années dans la sphère du savoir. A cet égard, il n’est parfois pas étonnant que
certaines multinationales, par l’intermédiaire de lobbies ouvrent et ferment
diverses chaires d’enseignement universitaire, en les juxtaposant à des besoins
économiques réels et immédiats. Ne soyons pas dupe, César le disait lui même en
son temps, il faut diviser pour régner. De là, il y a plus qu’un pat pour ne
plus mélanger les carottes et les pommes de terre et, que chacun ne puisse plus
s’exprimer que dans son unique sphère de compétence au combien maximisée. Ce qui
fera de nous à termes, des moutons savants incapables de trouver notre place
sans l’apport économique du berger qu'il soit savant ou non.
LEURQUIN.B
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